1ère condition: la fidélité

L’Esprit Saint dans le cœur de beaucoup éveille un désir de prière, une soif d’adoration en particulier. Beaucoup de personnes, des laïcs en particulier, portent en eux ce désir d’un lien profond avec le Seigneur. Si quelqu’un aujourd’hui désire être fidèle à la prière, fait ce qu’il peut avec un vrai désir, une vraie fidélité, une vraie soif de Dieu, il recevra beaucoup. Parce que nous vivons des temps difficiles, Dieu veut nous aider, nous secourir. Une des raisons pour laquelle la fidélité à la prière est si précieuse, c’est que c’est vraiment le lieu essentiel où on trouve la paix véritable, qu’on ne trouve pas toujours ailleurs, mais au pied du Saint-Sacrement, de Jésus, du Dieu de la paix. Il nous fait vraiment ce don de la paix que Jésus nous a promise : Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. C’est un des biens les plus précieux dont on ait besoin. Cela ne veut pas dire que l’on est tout le temps dans une paix parfaite, on a nos combats, nos souffrances, comme tout le monde. La prière n’est pas quelque chose qui nous dispense de vivre et de souffrir, voire même de ressentir la monotonie ou la pauvreté, mais cela nous donne une force et une paix qui justement nous aident à affronter les combats qui sont les nôtres.

On dit très souvent que dans le monde d’aujourd’hui, avec tous nos engagements, tout ce qu’on a à faire, c’est difficile de trouver du temps pour prier. Ce n’est pas une question simple, cependant on trouve toujours le temps d’accomplir les actes essentiels de notre vie. On va chez le médecin, on va chez le dentiste, on va chez le coiffeur, on prend son petit déjeuner… Il n’y a jamais personne qui est mort de faim parce qu’il n’avait pas le temps de manger! Autrement dit, ce n’est pas vraiment une question de temps, c’est une question de savoir où sont nos priorités, quel est l’essentiel. Mettons-nous Dieu à la première place? Ou bien d’autres choses? Evidemment, on ne peut pas tous passer des heures en prière ; certains le peuvent et c’est un grand cadeau de Dieu. Dieu ne demande pas la même chose à tout le monde. Tout le monde n’a pas cette chance. On est parfois plus seul, mais on a tout à gagner à mettre certains moments de prière en priorité dans notre vie, du temps qui appartienne à Dieu et qu’on lui consacre vraiment. Commencer par prendre un quart d’heure de prière tous les jours, pas plus ni moins. Ce n’est pas grand-chose en même temps, on a toujours mille raisons de l’oublier parce qu’on est fatigué, parce qu’il y a une belle émission à la télé, parce qu’il y a les copains, etc. Etre fidèle à ce petit quart d’heure de prière donné tous les jours au Seigneur, même tard le soir, permet de retrouver la paix, de percevoir de manière plus claire les décisions à prendre, comment avancer dans la vie. Et puis, plus on prie plus on a envie de prier. Si je suis prêtre aujourd’hui, c’est parce que j’ai simplement dit oui au Seigneur à un petit engagement qui demandait simplement une fidélité et dont les conséquences ont été bien plus grandes et bien plus belles que ce que je pouvais imaginer à l’époque.

Chapelle Notre-Dame de l’Atlas, Tibhirine

Très souvent pour des petits actes de fidélité comme cela, Dieu nous donne beaucoup en retour. Mère Teresa dit qu’on ne perd jamais son temps à prier. Le temps qu’on donne à Dieu dans la prière, on le récupère au centuple. Cela, c’est absolument certain. Quelqu’un qui donne tous les jours un quart d’heure ou une demi-heure, même s’il est très occupé par ailleurs, va de toute façon récupérer du temps. Il fera plus de choses essentielles, il s’intéressera moins aux choses secondaires. En fin de compte, il sera plus libre et plus heureux, mais c’est vrai que cela demande parfois du courage. Et le démon fait tout pour nous faire sortir de la prière. Tous les moyens possibles et inimaginables : « Cela ne sert à rien, Dieu ne t’écoute pas, tu perds ton temps, de toutes façons tu es misérable, tu es un pécheur ! A quoi cela sert de prier, tu joues les saints en allant devant le Saint-Sacrement alors qu’il y a deux jours tu allais faire une bêtise énorme ». Il essaie de nous culpabiliser, de nous accuser, de nous décourager par tous les moyens possibles. Comme dit Thérèse d’Avila: Il sait bien, le traître, qu’une âme qui persévère dans l’oraison, est perdue pour lui… Il a donc grand intérêt à la détourner de l’oraison » (Vie, chap. XIX). Cela a été sa grande tentation à un moment. Ayant commencé une vie de prière, elle se sentait cependant loin d’être convertie et plus elle priait, plus elle sentait son péché. Craignant d’être hypocrite, elle était tentée d’abandonner la prière. Heureusement, un dominicain lui rappela que c’est en étant fidèle à la prière que l’on reçoit un jour la grâce de la conversion. Elle reprit alors la fidélité à la prière et quelques années après, elle est devenue la grande sainte que nous connaissons.

« Que confiance et foi vive maintiennent l’âme, celui qui croit et espère obtient tout. Même s’il se voit assailli par l’enfer, il déjouera ses faveurs, celui qui possède Dieu. Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien. Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l’on vient à tout perdre, Dieu seul suffit. Amen. »  Prière de Sainte Thérèse d’Avila

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